lundi 26 mars 2012

La vague, une belle leçon de vie

Bon d'abord, j'observe une minute de silence parce que ce film m'a, avant tout, complètement bluffée. Pendant 1h40, un million d'idées ont fusé dans mon esprit.
 
 
A la base, j'ai téléchargé ce film sans grande conviction, persuadée que j'allais un peu m'ennuyer. Mais n'ayant rien d'autre sous la main, je me suis résolue à le regarder. Encore un peu et j'étais prête à le supprimer, le laissant aux oubliettes.

Laissez-moi vous dire que j'aurais fait une belle connerie.
L'autre jour encore, avec mes parents, on se demandait comment une nation avait pu en arriver à un tel stade (j'en parlais un peu dans l'article sur Eric-Emmanuel Schmitt). On émettait quelques hypothèses évidentes alors qu'en soit, il suffisait de regarder ce film pour le voir en action.
Tout partait d'un projet.
 
 
L’Allemagne pourrait-elle un jour retomber sous une dictature ? C'est la question que pose un professeur à ses élèves. Non, répondent-ils tous en coeur. On leur serine assez souvent que leurs grand-parents étaient tous des nazis, des fachos, des meurtriers.
 
 
Et pourtant...



Le projet, c'était de leur montrer que collectivement, on peut arriver plus loin. L'entraide nous fait progresser.

A la base, c'était quand même une belle valeur. Et la manière dont certains en parlent est plutôt positive : la religion, la race... tout ça n'a plus d'importance, nous sommes tous égaux.
 
 
Mais ce projet au début si positif, c'est rapidement transformé en une nouvelle dictature.

Une communauté complètement élitiste, n'acceptant dans leur rang que les leur. Et cette communauté s'agrandit et s'agrandit. Les gens adhèrent à ce projet, ils se sentent appartenir à un groupe qui les rend spéciaux.



Les « infidèles », tous ceux qui ne rentrent pas dans le rang, sont mis à l'écart. Tout ceux qui se révoltent sont bâillonnés. Plus aucune place pour la liberté de penser différemment.

Ce qui est fou, c'est de voir les événements s'enchaîner crescendo comme une énorme vague qui déferle sur une société, ici l'enceinte d'une école.
 
 
Le mouvement part de rien et puis plus personne ne contrôle plus rien. On a un prof qui reste aveugle face au déferlement d'actes insensés, trop préoccupé par l'accomplissement de quelque chose. Et puis c'est trop tard et on en arrive à cette scène finale fabuleuse. On est face à Hitler parlant à son peuple. Le projet est amené à son paroxysme et puis la désillusion qui s'en suit sera fatale.



Se sentant appartenir à une communauté, se sentant vivant à travers certains idéaux, tout le monde perd la notion du bien et du mal. Ils suivent comme des moutons celui qui a instauré le mouvement et qui de facto en est le chef. 
 
 
Je suis encore sans voix. Très honnêtement, quand on voit une classe d'environ 25 – 30 élèves et que deux seulement n’adhéreront pas à ce mouvement, on ne peut que s'interroger sur les raisons. Problèmes familiaux, solitude, naïveté, besoin d'affirmation, besoin de l'acceptation sociale, rage vis-à-vis des inégalités sociales... Les raisons sont multiples d'où ce nombre impressionnant de personnes qui se laissent guider par cette vague et qui éprouvent une fierté en y étant insérées.



Mais en soi qui pourrait jeter la première pierre ? On est pris dans ce mouvement; on est rejeté, montré du doigt comme des pestiférés quand on n'y appartient pas. Alors oui, j'aimerais vraiment me dire que si l'expérience avait été faite sur moi, j'aurai été assez forte pour me dégager de cette pression sociale. Mais il me semble évident que j'aurais adhéré au début, comme chaque élève d'ailleurs. J'espère seulement que j'aurais eu le recul nécessaire, l'esprit critique suffisamment aiguisé pour dire stop ! lorsque les choses commencèrent à dégénérer.

lundi 19 mars 2012

My week with Marilyn

Dès que je suis entrée dans la salle de cinéma et que je n'ai vu qu'une vingtaine de spectateurs tout au plus, j'ai su que ce film n'aurait pas le succès qu'il méritait, du moins en Belgique.

Pourtant les lumières à peine éteinte, les premiers mots prononcés, je me sentais déjà imprégnée par l'ambiance du film. J'y étais, en 1956, j'étais là, côtoyant Marilyn Manroe et tous les autres.

Colin Clark est un jeune homme qui ne désire qu'une chose : entrer dans le monde du cinéma. Le jour où il en a l'opportunité, il se retrouve face à la grande Marilyn. Et son jeune coeur risque bien de succomber au charme de la pulpeuse actrice. Comme tous les hommes qui ont croisé son chemin un jour ou l'autre.

Colin Clark est joué par le merveilleux Eddie Redmayne que je surnomme souvent : le plus beau roux du monde ! Il m'avait déjà fait fondre dans Les piliers de la Terre, je n'en suis que plus fan aujourd'hui ;).





Mais si je désirais voir ce film en partie pour les acteurs qui y jouaient (Eddy Redmayne, Emma Watson, Dominic Cooper...), j'émettais une réserve sur Michelle Williams. Ce n'est pas l'actrice que je préfère et pourtant, dans ce film, elle joue à la perfection. J'ai été plus qu'étonnée par son jeu si parfait. Et en même temps, je ne m'attendais pas du tout à une Marilyn de ce type. Je pensais que c'était une femme très sûre d'elle, qui en jettait un max. Et bien... pas du tout ! Avant d'entrer sur un plateau, c'est une femme timide, peu sûre de son jeu d'actrice, angoissée par le fait de décevoir tout le monde. Et hors plateau, c'est plus une petite fille qu'une véritable femme autant dans ses réflexions que dans certaines de ses attitudes. Mais il y a aussi l'envers du décor, l'alcool, les médicaments... C'est une femme troublée qui essaye de trouver le bonheur.







Quand les lumières de la salle de cinéma se sont rallumées, moi j'étais toujours dans l'Angleterre du milieu du 20ème siècle, sur le plateau du Prince et de la danseuse. Et je ne pense pas être la seule, pour la première fois, personne n'est parti dès le début du générique de fin. En temps normal, je suis dans les premières à me lever et à me diriger vers la sortie. Cette fois-ci, tout le monde est resté au moins cinq minutes, réfléchissant à ce qu'il s'était passé, tentant de retourner au 21ème siècle. Est-ce l'attraction de Marilyn sur nous? Est-ce l'ambiance du film qui nous projette dans un autre monde? Dans tous les cas, le pari est réussi.






Alors pourquoi aller voir ce film? Tout d'abord, pour sa merveilleuse ambiance : ses décors, la manière dont cela a été filmé, etc. Ensuite, pour découvrir la vraie Marilyn, ce qui se cache derrière ce masque d'aisance et de beauté. Enfin pour tous les acteurs que le réalisateur a su réunir.




lundi 12 mars 2012

Coup de coeur pour Downton abbey

Il m'a fallu du temps avant de visionner cette série, mais c'est enfin fait, et ce pour mon plus grand plaisir.

En même temps, c'était évident. Vous me présentez une série se déroulant au début du siècle passé en Angleterre et je suis votre homme, enfin plutôt votre femme (mais ça sonne tout de suite moins bien).




Voilà, je vous ai planté le décor, vous vous retrouvez dans la demeure incroyable d'une famille riche le lendemain (ou quelques jours après) le naufrage du Titanic.

Nous sommes dans une époque où les filles ne peuvent hériter, c'est donc le plus proche cousin qui en aura la chance. Monde cruellement misogyne. Mais ce fameux héritier se trouvait justement dans le Titanic lors du naufrage. Un autre homme de la famille sera donc invité à hériter de cette fameuse richesse.

Mais ce qui est intéressant dans cette série, c'est le regard croisé entre les gens de la haute noblesse et ceux du petit peuple puisque les domestiques auront leur place à jouer dans cette série qui se veut proche de la réalité historique.





Et les relations qui se tissent entre les deux sont tellement humaines qu'on ne choisit pas de clan, on prend les deux. On les observe en permanence et on apprend à les adorer ou à les détester (il y a de vraies têtes à claques je vous assure).

La série se déroule sur plusieurs années, on aura donc l'occasion de découvrir également ce monde durant la guerre 14 - 18. Et c'est ça aussi qui est incroyable : l'évolution des caractères de chacun. Ils ne restent pas figés dans leur personnalité, ils ne changent pas non plus de manière radicale. Ils sont eux-mêmes évoluant avec le monde qui les entoure. Et ça ne donne que plus de réalisme à cette série déjà bien ancrée dans l'époque dont elle est le miroir.




On sent qu'on est dans une époque de changement, une charnière entre deux conceptions du monde bien différentes. Ce n'est pas seulement les mentalités qui changent puisque la technologie y trouve son compte aussi : électricité, téléphone et voiture se développent. Révolutionnaires politiques et féministes s'affirment également.







Alors résumons ! Qu'allez-vous trouver dans cette série?
Des personnalités incroyablement fortes, humaines et attachantes. Des décors somptueux et des costumes d'époque. Un passé recréé pour nous plonger dans la réalité de l'époque. Des révolutions en marchent. De l'amour à toutes les sauces mais aussi de la cruauté et de la pitié. Des mensonges, des secrets et de l'orgueil. Des larmes, des sourires et parfois même quelques fous-rires.






Honnêtement des défauts, je n'en vois pas. J'ai été complètement charmée par cette série magnifique et pleine de vérité. Alors si vous n'y avez pas encore goûté, je ne peux vous donner qu'un seul conseil : n'hésitez plus ! Moi, je vais de ce pas essayer de trouver la série en DVD afin de replonger dans le charme d'une époque, d'une famille, d'un domaine, d'une société.

dimanche 11 mars 2012

J'ai rencontré Eric-Emmanuel Schmitt...

Eric-Emmanuel Schmitt est un des auteurs français que je préfère. J'ai lu pratiquement tous ses romans (j'ai évité ceux que je savais non faits pour moi), on peut même dire que je les ai dévorés : L'enfant de Noé, Lorsque j'étais une oeuvre d'art, La secte des égoïstes, L'évangile selon Pilate, La part de l'autre... (La femme au miroir est dans ma liste mais ce sera pour juin).

Il m'a fait pleurer et il m'a fait rire, il m'a fait réfléchir, voir plus loin et imaginer, il m'a instruite et m'a divertie en même temps. Bref, Eric-Emmanuel Schmitt est un auteur comme je les aime. Vrai, intelligent et capable de transmettre ses passions.





Aussi, quand j'ai su qu'il serait à la Foire du livre de Bruxelles le week-end passé, j'ai fait des petits bonds de joie dans ma chambre, j'allais enfin le rencontrer.

4 mars 2012, 14h45 : nous sommes à la Foire du livre, je le vois, je souris, je vais enfin rencontrer un auteur que j'aime vraiment. Je cours dans tous les sens, tout excitée, cherchant partout dans les rayons mon livre préféré entre tous : La part de l'autre, pendant que mon père fait la file afin de nous faire gagner du temps.

Hop, on se faufile et on attend pendant 1heure environ. C'est  long mais honnêtement, ça en vaut la peine. Si ça dure aussi longtemps (et encore on n'avait un peu triché), c'est parce que Schmitt n'est pas du genre à expédier ses fans. Du genre jte signe ton livre et puis tu décampes.

Non non, du tout. Il prend le temps de te parler, de te poser des questions et de répondre aux tiennes. Il est toujours avec le sourire, pas du tout l'air exaspéré d'être là, mais au contraire heureux de rencontrer ses lecteurs.

J'arrive, je lui dis que ce roman est un de mes préférés. Il me remercie et me demande pourquoi. Je lui réponds que j'adore les romans sur la guerre 40 - 45 parce que j'aimerais comprendre comment on a pu en arriver là. Je lui dis aussi que j'aime beaucoup son idée : comparer deux Hitler. Le vrai et comment il aurait pu être s'il avait été reçu à  l’Ecole des beaux-arts de Vienne. Je lui demande pourquoi lui l'a écrit, il me répond qu'il voulait également comprendre comment un homme et toute une nation ont pu être aussi cruels. Je lui demande s'il a aimé l'écrire, il me répond que oui, beaucoup, mais à la fin, il voulait juste tuer Hitler parce qu'il n'en pouvait plus. Schmitt est plein d'empathie envers ses personnages. Il vit en eux durant toute son écriture.



Alors oui, ce personnage est incroyable. Je pense qu'après l'avoir rencontré, je suis même encore plus fan de cet auteur exceptionnel. Moi, il me parle de coeur à coeur et ça, c'est incomparable.