jeudi 24 avril 2014

Une saison à Longbourn : 4/5

"Dans ce roman, il s'agit d'un savant mélange entre Orgueil et préjugés et Dowton abbey".

Bien entendu, il n'en fallait pas plus pour me convaincre étant donné mon attachement aux œuvres de Jane Austen et mon amour pour les séries dans le genre de Dowton abbey qui font intervenir les relations entre domestiques et maîtres.


Dès les premières lignes, l'écriture jouant un rôle primordial, on sait qu'on n'aura pas affaire à la médiocrité de certaines productions para-austeniennes. On comprend aisément qu'il y aura plus de complexité, plus de recherche. Et c'est exactement ce que l'auteur nous a offert : des éléments historiques, des descriptions particulièrement détaillées des tâches accomplies par les domestiques (une ou deux fois, peut-être un peu trop détaillées), un retour auprès de la famille Bennet qui nous est si chère, et également une (ou plusieurs) histoire(s) d'amour (parce que oui, il en faut toujours une).

Le début est tout de même un peu "rude". On entre directement dans de longues descriptions, on ne repère pas encore bien les personnages. Et puis, il y a cette Sarah qui sort du lot, cette Sarah dont on suit les aventures amoureuses et les désirs d'émancipation. J'ai beaucoup aimé ce personnage qui va assez droit au but parfois sans y avoir réfléchi, parfois en ayant pesé quelque peu le pour et le contre mais sans savoir réellement où cela va la mener. J'ai aimé sa détermination, son envie d'autre chose, ses relations avec les filles Bennet, etc.

En fait, les domestiques sont assez bien réussis, tous autant qu'ils sont, ils ont leur secret que l'on découvrira au fur et à mesure, ils ont leur espoir, leur dignité... J'ai un peu moins adhéré aux personnages de la famille Bennet. Dans un sens, je les ai appréciés avec leur maladresse, leurs défauts, leurs bizarreries mais aussi ce côté un peu plus touchant qu'on peut distinguer chez eux. Tout ça mis à part, je n'ai pas spécialement reconnu en chacun d'eux les personnages de l'œuvre de Jane Austen et c'est là, le seul point qui m'a le plus désappointé. Au final, j'ai fait abstraction du fait que ce devrait être les caractères peints par notre chère écrivaine et j'ai réussi dès lors à les apprécier à leur juste valeur.

Bien entendu, l'histoire, elle, suit celle d'Orgueil et préjugés, par de petits allusions, on arrive à se situer dans le roman original. Mais cette fois-ci, tout est décrit du point de vue des domestiques. Ainsi, tout ce qu'ils ne voient pas ou n'entendent pas n'est pas rapporté. Par contre, ce qu'ils doivent accomplir lorsque les filles se rendent à des bals, les tâches qui leur sont attribuées quand les Bennet reçoivent des invités, ... tout est raconté, expliqué pour notre plus grand bonheur. L'idée de Jo Baker fait vraiment mouche et est assez bien menée.

Ainsi, que vous dire, à part plongez-y les yeux fermés et appréciez ce retour dans l'Angleterre victorienne, sous un regard tout à fait frais et intrigant .




Un grand merci aux éditions Stock qui m'ont permis de découvrir ce roman,  
et plus particulièrement à Amandine ! :)