dimanche 20 juillet 2014

Le sang des éditeurs : 3.5/5

En lisant le prologue, je me suis dit : ce roman sera un chef d'œuvre. Tout y était, une description particulièrement bien menée, un personnage des plus sadiques, une écriture crue et directe, une scène impressionnante qui entre directement dans le vif du sujet... Bref, c'est presque époustouflée et impatiente que j'ai entamé la première partie.





Directement moins emballée, j'ai découvert un personnage exécrable, égocentrique, macho, creux, inintéressant... bref LE anti-héros par excellence. J'avais envie de le gifler, de le secouer ! En outre, les petites scènes furtives, sans intérêt, décrivant des épisodes de sa vie, ne me plaisent pas davantage et m'ennuient profondément. Mais il fallait planter le décor, c'était fait.

Surtout que petit à petit, cela devenait davantage intéressant. Notre anti-héros se révolte, exulte sa rage, oublie les non-dits, déverse sa haine, ses pensées profondes... et tout cela avec une écriture que j'ai particulièrement appréciée. Une écriture fluide, qui va droit au but, utilisant un langage tantôt posé, tantôt virulent.  

Tout cela annonçait la seconde partie, celle des meurtres, celle de la vengeance de notre anti-héros qui n'a pas réussi à se faire une place en tant qu'écrivain. Mais son acte ne représente pas un acte de lâcheté, plutôt un acte de rébellion, prouvant les travers de ce monde (impitoyable) qu'est celui de l'édition ! Selon lui, du moins.

Ainsi, l'envers du décor a particulièrement retenu mon attention. Le monde de l'édition est un monde compliqué dans lequel il n'est pas aisé de se faire une place, monde cruel qui participe à la désillusion de beaucoup d'écrivains désireux de partager une histoire, une plume, ou tout un monde. Chacune des allusions à l'édition m'a interpellée et intéressée et plusieurs fois je me suis surprise à hocher la tête comprenant l'une et l'autre partie.

A la fin, j'ai presque eu pitié de ce Théophile. La lettre finale m'a parue vraie et sans pitié (mais dans le bon sens du terme puisque c'est exactement ce qu'il fallait pour termine je pense). Et sa folie m'a un peu attendrie, malgré que je l'avais détesté pratiquement tout au long du roman.

Pour terminer, je voudrais juste dire que la mise en abime présente dans ce roman m'a beaucoup plu, j'ai trouvé cela plutôt bien mené et a donné un dernier aspect intéressant au roman.





Un grand merci à Babelio et aux éditions Pascal Galodé pour cette découverte !
 

mercredi 16 juillet 2014

Trois raisons de lire Le donjon du bourreau : 4/5



1. Il me semble que la raison la plus évidente est l'ambiance du roman. J'ai réellement été transportée dans le Londres du 14ème siècle et j'ai trouvé ça très agréable. Le roman me semblait assez bien documenté et j'ai apprécié traverser les rues le long de la Tamise, découvrir des aspects de la tour de Londres, son fonctionnement à l'époque, l'hygiène déplorable d'une grande ville, etc.

2. Les personnages sont attachants. Je dois avouer que je ne m'y attendais pas spécialement pour un roman de ce type. Pourtant, j'ai été assez charmée par ces deux hommes, le Frère Athelstan et le coroner Sir Jonh, qui ne sont pas deux personnages de surface, mais ont leur propres vices, ce qui les rend d'autant plus humains. Du coup, bien entendu, c'est avec plaisir que je suivrai leurs prochaines aventures.

3. Enfin l'histoire avait tout pour me plaire. Le gouverneur de la Tour de Londres se fait tuer dans une espèce de huit-clos. D'où vient le tueur? est bien entendu la première question que se posent les deux enquêteurs. J'ai franchement apprécié le dénouement qui ne manque pas d'une certaine recherche. De plus, certains personnages secondaires ont apporté ce petit plus qui rend toute histoire plus agréable à lire...