En lisant le prologue, je me suis dit : ce roman sera un chef d'œuvre. Tout y était, une description particulièrement bien menée, un personnage des plus sadiques, une écriture crue et directe, une scène impressionnante qui entre directement dans le vif du sujet... Bref, c'est presque époustouflée et impatiente que j'ai entamé la première partie.
Directement moins emballée, j'ai découvert un personnage exécrable, égocentrique, macho, creux, inintéressant... bref LE anti-héros par excellence. J'avais envie de le gifler, de le secouer ! En outre, les petites scènes furtives, sans intérêt, décrivant des épisodes de sa vie, ne me plaisent pas davantage et m'ennuient profondément. Mais il fallait planter le décor, c'était fait.
Surtout que petit à petit, cela devenait davantage intéressant. Notre anti-héros se révolte, exulte sa rage, oublie les non-dits, déverse sa haine, ses pensées profondes... et tout cela avec une écriture que j'ai particulièrement appréciée. Une écriture fluide, qui va droit au but, utilisant un langage tantôt posé, tantôt virulent.
Tout cela annonçait la seconde partie, celle des meurtres, celle de la vengeance de notre anti-héros qui n'a pas réussi à se faire une place en tant qu'écrivain. Mais son acte ne représente pas un acte de lâcheté, plutôt un acte de rébellion, prouvant les travers de ce monde (impitoyable) qu'est celui de l'édition ! Selon lui, du moins.
Ainsi, l'envers du décor a particulièrement retenu mon attention. Le monde de l'édition est un monde compliqué dans lequel il n'est pas aisé de se faire une place, monde cruel qui participe à la désillusion de beaucoup d'écrivains désireux de partager une histoire, une plume, ou tout un monde. Chacune des allusions à l'édition m'a interpellée et intéressée et plusieurs fois je me suis surprise à hocher la tête comprenant l'une et l'autre partie.
A la fin, j'ai presque eu pitié de ce Théophile. La lettre finale m'a parue vraie et sans pitié (mais dans le bon sens du terme puisque c'est exactement ce qu'il fallait pour termine je pense). Et sa folie m'a un peu attendrie, malgré que je l'avais détesté pratiquement tout au long du roman.
Pour terminer, je voudrais juste dire que la mise en abime présente dans ce roman m'a beaucoup plu, j'ai trouvé cela plutôt bien mené et a donné un dernier aspect intéressant au roman.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Pascal Galodé pour cette découverte !